Tout le monde le dit, les jeunes c’est plus ce que c’était! Ils ne savent plus écrire et plus compter. Ils ne sont pas ponctuels et pas motivés. Rah… cette génération Y, celle d’après la X… c’est l’horreur de bosser avec…
Sérieusement?
D’abord la génération Y n’est plus toute jeune: «La génération Y regroupe des personnes nées approximativement entre les années 80 et début 2000» (source : wikipedia). Donc aujourd’hui, les plus âgés ont presque mon âge (35 ans) et les plus jeunes auraient environ 20 ans. Difficile de les mettre tous dans le même panier, non?
Certes, ils n’ont pas fait mai 68 et sont pratiquement nés avec l’ordinateur. Ils considèrent peut-être acquis, les grands changements sociétaires: la faute à qui? Oui, les nouvelles technologies font partie de leur quotidien, le smartphone est une extension de leur main et les écouteurs forment un Y pendant au-dessous de leurs oreilles. Il faut vivre avec son temps, non?
Vous souvenez-vous à 20 ans comment vous étiez? Votre premier job vous motivait-il? Étiez-vous aussi orienté résultat et passionné par votre travail qu’aujourd’hui? Récemment, j’ai eu la chance qu’un sexagénaire me raconte sa vie dans les années 70. Et bien, je peux vous dire que ladite génération Y est bien calme. Qui aurait cru que ce directeur d’entreprise, proche de la retraite, avait fait les 400 coups dans sa jeunesse, n’avait pas fait d’étude et était plus passionné par le sport que par son apprentissage ?!
Ok, vous aviez le respect… encore une fois, la faute à qui? Les parents, l’école, le système, la société de consommation? Chaque être humain possède un seul pouvoir: celui de faire ce qu’il veut de sa vie. Chacun est maître, et devrait assumer, ses propres choix.
Revenons à nos moutons: ces fameux digital natives flemment-ils à longueur de journée ou ne partagent-ils simplement pas les mêmes valeurs que vous? Sont-ils tous simplement jeunes?
Leurs attentes ne sont pourtant pas invraisemblables:
- équilibrer vie professionnelle et vie privée
- trouver le sens à leur travail • avoir des relations de qualité
- obtenir du feedback
- travailler en équipe et collaborer
Selon un article écrit par des gradués de l’IMD. Pour gérer la génération Y, il faudrait:
- Leur donner de la liberté
- Les responsabiliser
- Les accompagner
- Les reconnaître chaque jour
J’ai demandé à deux jeunes leurs attentes quant à leur travail quotidien et leur identification à cette génération Y. Voici leur réponse :
«En ce qui me concerne, je ne ressens pas le nom de glandeurs comme quelque chose qui me qualifie étant donné que ce qui caractérise un job idéal à mes yeux est un travail dans lequel je pourrais développer mes aptitudes, évoluer, donner, mais surtout recevoir grâce à un apprentissage constant, qui pourrait ainsi calmer un peu ma soif de vouloir en savoir toujours davantage. C'est aussi par les relations que nous nous construisons et de ce fait, il me serait indispensable d'entretenir de bonnes relations avec mes collègues et supérieurs. Il en va de même avec la reconnaissance du travail établi, c'est un besoin qui me semble être fondamental pour un bon épanouissement professionnel. Cependant si ces critères ne sont pas réunis, je n'attendrai pas que le job idéal se propose à moi, mais je ferai plutôt en sorte qu'il devienne idéal à mes yeux en cherchant à améliorer ma vision du travail. En définitive, je ne pense pas faire partie de cette tendance à la flemmardise, mais j'y ai peut-être échappé grâce au fait que j'ai eu la chance de voir évoluer mes frères et sœurs aînés qui ont dû, bien avant moi, trouver leurs voies. Ces exemples m'ont donc sûrement épargné la génération Y des glandeurs.», Nora Sahli.
«Ma génération est loin d’être une génération de glandeur, mais effectivement on n’a pas vraiment la même vision de la vie et du travail que nos parents. Notre génération est intéressée par ce qu’elle fait, même plus qu’avant à mon avis, mais se pose beaucoup plus de questions et est devenue plus critique et exigeante. On a surtout beaucoup plus de choix qu’auparavant et du coup on sait de moins en moins ce qu’on veut vraiment. On a tous envie d’un job qui nous plait, avec des challenges, des responsabilités, loin de la monotonie et des clichés. Effectivement, j’ai besoin d’avoir un environnement qui me convienne, une ambiance entre collègues comme si c’était des potes, une certaine liberté et un certain confort de travail. J’ai surtout besoin de croire en ce que je fais. Par contre, je n’ai pas l’intention de passer mes nuits au bureau ni même perdre 3h dans les trajets pour aller bosser ou même vivre loin de la famille pour une soi-disant carrière. Je n’ai pas envie non plus de foutre ma santé ou mon couple en l’air pour faire plaisir à mon boss. :-) C’est clair qu’en disant tout ça on paraît peut-être des glandus et des idéalistes envers nos «ancêtres», mais on est encore une génération de qualité qui a malgré tout encore les pieds sur terre. Ce qui me fait plus peur c’est que j’ai l’impression que les générations suivantes sont de pire en pire. Et quand je vois certains jeunes d’aujourd’hui ça me fait soucis. Finalement, dans quelques années aux yeux de nos enfants, on sera peut être exactement comme nos parents:-)», Ludovic Forestier.
La génération Y grandit, vieillit… ils occuperont demain votre poste de dirigeant, auront fait carrière ou pas, seront peut-être vos boss… apprenez à les comprendre et à les valoriser, ils ont tellement à vous apporter… ne serait-ce que l’équilibre vie privée - professionnelle et l’épanouissement au travail.
Profitez de votre capacité d’adaptation et adoptez-les… Non?
Article rédigé par Valérie Demont