Nous avons tous expérimenté au moins une fois dans notre vie un entretien d’embauche, tout du moins, dans sa version traditionnelle : en tête à tête avec un recruteur dans un bureau. Il existe une dizaine de types d’entretiens d’embauche différents et parmi eux, l’entretien « lunch ». Il permet au recruteur de rencontrer son ou ses candidats en dehors du cadre d’un bureau. 

A ce stade du recrutement, les candidats invités sont généralement en bonne position pour obtenir le poste. Cela dit, le recruteur (très souvent le futur manager) a envie d’en savoir un peu plus sur eux. 

Adepte de cette pratique, Stéphanie Kveton, Managing Director de AK+Partners, bureau de conseil en entreprise et gestion des talents à Nyon, précise : « Ces rencontres plus informelles nous permettent de mieux découvrir les personnes dans un autre contexte qu’une interview officielle. C’est moins le lieu ou le fait de les rencontrer en dehors du bureau mais le temps passé avec le candidat qui permet d’établir une relation plus naturelle. » C’est donc, en apparence, l’entretien qui va sembler le plus sympathique car réalisé dans un cadre convivial et informel. Cependant, il comporte son lot de pièges et les tentations sont grandes de se laisser aller et baisser la garde. 

Pour qui ? 

Pour des raisons évidentes de coûts, ce type d’entretien se pratique essentiellement pour des postes en contact régulier avec la clientèle (top management, vente, conseil) ou bien pour des assistantes de direction si manager direct souhaite connaître davantage sa nouvelle collaboratrice. Dans une moindre mesure, ce peut être aussi pour remercier un candidat à la fin d’une série d’évaluations. 

Pourquoi ? 

Comme le souligne Stéphanie Kveton : « Nous n’évaluons pas des critères objectifs ; c’est l’occasion d’aborder des sujets moins structurés et plus généraux que lors d’un entretien d’embauche classique. » Ainsi, une telle rencontre dans un environnement moins formel présente plusieurs avantages: 

• découvrir le candidat en dehors d’un contexte professionnel afin de mieux cerner sa personnalité : y a–t-il affinité ?
• observer le savoir-vivre du candidat : connaît-il les bonnes manières à table et ferait-il bonne figure face à un client ?
• constater comment le candidat gère le stress du repas ET de l’entretien
• évaluer ses compétences sociales

Vous l’aurez compris : l’entretien d’embauche lors d’un repas n’est pas une sinécure et les pièges sont nombreux. 

Conseils pour ne pas mettre les pieds dans le plat et vous sentir à l’aise

• A environnement plus détendu, attitude et langage plus familier. Attention de ne pas vous laisser aller aussi bien dans votre comportement que dans vos paroles. N’oubliez pas que vous êtes là pour convaincre et donner une bonne impression
• Ces entretiens autour d’un repas peuvent engendrer pour certains candidats plus de stress. En effet, vous devez gérer à la fois la conversation (questions/réponses, prise de notes, … ) et les bonnes manières à table (choisir son plat, manger, interaction avec le personnel de service, … ). Afin d’être moins stressé le jour J et gagner du temps, renseignez-vous à l’avance sur le restaurant. Vous pourrez parcourir le menu (souvent disponible sur internet ou à l’extérieur) et faire votre choix. Autre avantage : cela vous permettra de briser la glace avec votre interlocuteur en parlant de cet établissement. 
• Bannissez les plats difficiles à manger : par ex. les salades avec de larges feuilles ou les spaghetti ; et pourtant, avec une bonne explication que je vous donnerai dans un prochain article, je vous assure que vous allez apprécier vos spaghetti!
• La tentation est forte de se faire plaisir avec un plat cher, genre homard ou foie gras ou un bon verre de vin. Restez raisonnable, sans nécessairement commander le plat le moins cher. Quant à l’alcool, il « désinhibe ». Et même si votre interlocuteur commande un verre de vin, il est conseillé de ne pas le suivre. Je vous rappelle que vous êtes dans un cadre professionnel, donc restez en contrôle de vous même et de la situation. (N’ayez aucune crainte quant à l’éventuelle interprétation de votre refus ; je vous parle d’expérience car je ne bois pas de vin et n’ai jamais ressenti la moindre exclusion ou reproche).
• Parler la bouche pleine, mettre les coudes ou laisser sa serviette sur la table, mâcher la bouche ouverte, lancer « bon appétit »,… autant de mauvaises habitudes qui sont très difficiles de laisser à la maison. Et pourtant, si votre nouveau poste exige des business lunches, votre recruteur risque d’interpréter ce manque apparent de savoir-vivre comme une incapacité à se comporter correctement dans un environnement professionnel. Certaines entreprises accompagnent et entraînent leurs collaborateurs avec des repas filmés suivi d’un débriefing. Les réactions sont unanimes : prendre un pas de recul permet de s’observer pour constater ses défauts afin de les corriger. Essayez l’exercice en famille et que chacun s’observe ! 
• Sans oublier la politesse: une étude américaine conduite par The Creative Group montre que pour une personne sur deux, être impoli avec le personnel de service est l’erreur la plus importante qu’un candidat puisse faire pendant un business lunch. Rien, ni même le stress, ne peut justifier une telle attitude envers un serveur. Comme dit précédemment, le recruteur vous observe dans les moindres détails. Il n’est pas question d’exagérer les démonstrations de politesse ; un sourire, un regard, un signe de la tête suffisent. 
• Pensez à éteindre votre téléphone portable. Et même si votre interlocuteur le consulte régulièrement, ne sortez pas le vôtre! 

Comme pour tout entretien d’embauche, le succès réside dans la préparation et cet entretien à table n’échappe pas à la règle. Retrouvez la checklist joHdi pour réussir votre entretien d’embauche. 

Et n’oubliez pas de remercier votre hôte pour l’invitation, par email, le lendemain au plus tard. C’est une question de savoir-vivre…